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Bonjour,
Je viens de découvrir par hasard le dernier hors série de votre journal consacré
à un comparatif "gros trail".
Il se trouve qu'après de nombreuses années chez Triumph (y compris les anciennes Tiger), je suis passé depuis un an à la Moto Guzzi Stelvio, qui figure dans votre comparatif. J'allais dire "en bonne place", mais ce serait pour le moins
inexact, puisque vous lui accordez royalement l'avant dernière position...
Un classement est souvent affaire subjective, et ce que l'un percevra comme une qualité sera ressenti comme un défaut par son voisin. Pourtant, au delà ce cette inévitable subjectivité, le métier de journaliste devrait par nature s'appuyer sur un minimum de rigueur, de connaissance et, disons-le, d'honnêteté.
A la lecture de votre article, et pour ce qui concerne la seule Stelvio (je ne
suis pas en mesure de me prononcer sur les autres motos essayées, ne les
connaissant pas suffisament), on est en droit de douter au moins des 2 premières qualités citées, ou bien de la dernière (ce qui à mon sens serait encore plus grave).
- Ainsi la Stelvio serait dépouvue de boîte à gant. Le petit-vide poche situé à
droite du réservoir, et doté d'un verrouillage électromagnétique au guidon
serait un cendrier, et je ne m'en serais pas rendu compte en 10.000 km ?
- Le petit témoin lumineux orangé au tableau de bord, qui s'allume à peu-près (et malheureusement) 220 à 230 km après un plein d'essence, serait juste le signe de l'incompétence en matière d'électricité d'une marque "qui doit faire ses preuves", puisque vous n'avez pas trouvé de témoin de réserve...
- Sous la selle, il y a une sorte de petite prise métallique, de la taille... ben tiens, justement, de l'allume-cigare que vous n'avez pas trouvé !
- Le caractère moteur que vous n'avez pas trouvé sur la Stelvio, avez vous pensé à le chercher une fois le moteur allumé, en roulant ? Un moteur qui pousse de 3000 à 8000 t, avec un gros couple vers les 5000/6000 et les "good vibrations" qui vont avec, puis qui grimpe avec un bruit superbe vers la zone rouge, vous n'appelez pas ça un moteur de caractère ? Bien sûr, si c'est le caractère de la Varadero que vous cherchez, on ne parle pas de la même chose...
Sans même parler des appréciations subjectives concernant le prix (avez vous
pensé à ajouter à la GS le coût des options l'amenant au niveau d'équipement de la Stelvio ?), la qualité des équipements, suspension, freinage (l'ABS, au fait,
est déconnectable au guidon...), la rigueur de la partie cycle, qui n'a rien à
envier à l'allemande, et le confort général de très bon niveau. Sans insister
sur le fait que, si le poids de la Stelvio ne la destine pas franchement à un
usage off-road, le prix de la Ducati (et de la BM) non plus, le gabarit de la
Varadero encore moins. Vos confrères de MotoMag, qui avaient confronté plusieurs des motos présentes dans votre test sur un essai piste au Maroc de longue durée avaient d'ailleurs donné le bonnet d'âne à cette dernière pour son
comportement hors bitume, alors que la Stelvio écopait d'une moyenne honorable.
Voilà, je ne suis pas marié avec Moto Guzzi, n'y ai pas d'actions (d'autres ont peut-être des actions chez BMW ?). J'ai depuis relativement peu de temps une belle moto, originale, de qualité, et dont la personnalité est enthousiasmante. La description que vous en faite montre, au choix, soit que vous n'avez pas examiné cette moto de près et que vous ne l'avez pas conduite, ce qui est grave pour des journalistes, soit que vous avez délibérément choisi de faire un compte rendu erroné de votre essai, ce qui est encore plus grave.
Pour ma part, et depuis longtemps, je n'achète plus votre journal, trop coutumier de ce genre de... dysfonctionnement. Je vais donc m'en tenir à cette sage décision.
Appels de phares.
Patrick, de Montpellier